Doctorat et monde professionnel

La recherche et l'équipe de chercheurs


Cette recherche est portée par une équipe mixte de recherche (historiens de Paris 1 et chercheurs de l’Axe 3 du CRF du Cnam) composée de 10 personnes, y compris des doctorants. Parmi les intervenants, quatre professeurs étrangers : un de l’Université de Sherbrooke au Canada, un de l’Université de Cuyo en Argentine, un de l’Université Humbodlt de Berlin en Allemagne et un de l’Université Eastern de Kuopio en Finlande.

Il s’agit d’étudier le doctorat dans une perspective de professionnalisation. En effet, à l’heure où les Grandes écoles (ENA, HEC, Sup de CO, Ecole de Guerre, Ecole des Chartes, Ecole de la Magistrature, Institut des Sciences Politiques, etc.) viennent frapper à la porte des Universités pour avoir le droit d’accorder à leurs étudiants, comme elles l’ont fait pour le master, le diplôme de doctorat, ce dernier est réinterrogé dans sa spécificité même. Est-il question de créer un doctorat à côté du doctorat actuel et qui serait suivi de la qualité « professionnelle » ou d’accompagner la délivrance du doctorat d’une mention liée à un domaine professionnel précis comme on avait commencé à le faire ou bien faut-il regarder de près ce qui se joue, notamment en matière de contenu même du doctorat ?

L’équipe de recherche questionne les compétences que développe le doctorat et, notamment à travers ce qui en fait son cœur en matière de recherche, c’est-à-dire la thèse. On peut constater que les maquettes de doctorat offertes par les Universités sont diverses dans leur proposition de modules validés par des ECTS. Mais la thèse, cet écrit de recherche, reste intangible. C’est sur cet objet, dans un premier temps, que travaille l’équipe de recherche pour tenter de voir ce qui, dans la thèse est professionnalisant et peut-être directement investissable sur le marché du travail ou bien si la création d’un doctorat nouveau qualifié de « professionnel » s’avère indispensable.


Le colloque des 24 et 25 janvier 2013

L’UNIVERSITE ET LE MONDE PROFESSIONNEL : QUELS ENJEUX POUR LE DOCTORAT ? Approches sociohistoriques, socioculturelles et socioprofessionnelles
 
L’enjeu était de questionner la thèse de doctorat. En effet, à l’heure où les établissements d’enseignement supérieur professionnels frappent à la porte des universités pour pouvoir offrir à leurs étudiants la possibilité de passer une thèse de doctorat propre au champ professionnel concerné (doctorat en exercice, doctorat professionnel, doctorat en VAE, doctorat en VAP, etc.), il devient urgent d’en souligner les enjeux et d’en comprendre les impacts éventuels.


Les actes du colloque sont publiés aux éditions l’Harmattan, coll. Action et savoir, Paris 2014, dans l’ouvrage intitulé : DOCTORAT ET MONDE PROFESSIONNEL, coordonné par Françoise Cros, Edwige Bombaron et Marie-Laure Vitali,

Le colloque du 12 décembre 2014

RECONNAISSANCE DU DOCTORAT EN SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES EN MILIEU PROFESSIONNEL

Comme dans la plupart des pays, les titulaires de doctorats Universitaires en Sciences sociales et humaines ont encore du mal à se frayer un chemin dans le monde professionnel. Leur visibilité n’est pas évidente de la part des employeurs voire de la Société dans son entier. Toutefois, de récentes études ont montré que la tendance semble s’inverser et que le monde économique et du travail commence à cerner ce que pourraient apporter des titulaires d’un doctorat universitaire au sein d’une entreprise ou d’un organisme de production voire d’une association. Si les interlocuteurs extérieurs à l’Université ont une image floue du titulaire du doctorat SHS, bien souvent leurs visions sont éparses et parcellaires. Des échanges entre eux permettraient sans doute une plus grande clarification et l’ouverture de perspectives professionnelles plus riches pour ces candidats.

Cette journée de rencontres a réuni des grands témoins économiques, politiques, syndicaux, sociétaux, inscrits dans l’histoire de l’évolution de l’Université.
  1. Le premier temps animé Thierry  Kouamé, Maitre de conférences, U. Paris 1, Lamop questionne la place de la thèse, (puisque le doctorat n’existait pas encore sous sa forme actuelle) dans la société de la troisième république en France, à cela s’ajoutent quelques considérations sur un dépouillement des thèses allant du 16ème siècle au 19ème siècle avec La thèse de doctorat ès lettres dans les facultés françaises (1870-1914) : La progressive affirmation de la recherche scientifique de  Jean-François Condette, Pr, U. Artois, et Les thèses d’histoire médiévale sous la 3ème république, d'Agnès Graceffa, Chargée de cours, U. Lille 3, en vue d’un catalogage à la Bibliothèque Cujas. milieu 16ème - début 19ème siècle, Jean de Léotoing, Ingénieur de recherche, U. Paris 1
  2. Le second temps animé par Claude Meyer Professeur, U. Evry Val d’Essonne, CRF-Cnam, met en perspective l'employabilité de docteurs SHS par rapport à d’autres pays comme le Royaume Uni (Cécile Deer, Professeur, U. Oxford), le Vietnam (Kim Vu, Management MBA, Cnam) ou l’Allemagne (Ralph Winter, U. de Göttingen, Lecteur ENS Paris) et, d’une façon générale, l’Union Européenne (Julie Sainz, Commission Européenne, Bruxelles).
  3. Le troisième temps animé par Martine Morisse, Maitre de conférences, U. Paris 8, Crf-Cnam, questionne l’insertion des docteurs en SHS dans le tissu socioéconomique français, notamment par rapport à des aides institutionnelles comme le CIFRE avec Clarisse Angelier, ou l’association Intell’Agence avec Catherine Gayda, ou encore Adoc Management avec Barthélémy Durette. A cela s’ajoutent des résumés d’enquêtes menées par le CEREQ, avec Julien Calmand, par l’APEC avec Florence Kremer ou le positionnement d’un syndicat avec Heidi Charvin.
  4. Enfin, un quatrième temps, animé par Marie-Laure Vitali, Crf-Cnam concerne plus directement les docteurs SHS eux-mêmes dans leur expérience d’insertion socioprofessionnelle, à la lumière de leur parcours personnel faisant état des difficultés et des leviers rencontrés dans une société encore très frileuse dans l’employabilité des doctorants SHS avec Orélie Desfriches Doria, Sébastien Kapp, Nathanaël Wallenhorst, Edwige Bpmbaron et Fabienne Saboya.
 
Les actes du Colloques sont en cours de rédaction