Catherine Sicalidou

Soutenance de thèse pour l'obtention d'un doctorat en Sciences humaines et humanités nouvelles - spécialité Formation des adultes

Devenir entrepreneur : transactions sociales et identitaires dans la construction de soi

sous la direction de Messieurs Denis LEMAITRE, Professeur Ecole Navale, Laboratoire Formations et Apprentissages Professionnels, FOAP, Directeur & Jean VANNEREAU, Maître de Conférences, Université de Bordeaux, LACES, Co-encadrant

Jury

  • M. Christophe SCHMITT, Professeur des Universités en Sciences de gestion, Université de Lorraine, IAE Metz, CEREFIGE, Président
  • Mme Corinne BAUJARD, Professeure des Universités en Sciences de l’éducation, Université de Lille, CIREL, Rapporteure
  • M. Richard WITTORSKI, Professeur des universités en Sciences de l’éducation, Université de Rouen, CIRNEF, Rapporteur,

Résumé de thèse

En France, depuis une trentaine d’années, l’entrepreneuriat est encouragé par les Pouvoirs publics pour pallier la pénurie du travail salarié. Il devient de plus en plus fréquent que les chômeurs, qui ne parviennent pas à intégrer l’emploi souhaité, soient amenés à créer leur propre activité pour assurer la continuité de leur métier, ou pour exercer une activité choisie et socialement reconnue. Il s’avère intéressant d’étudier le vécu d’expériences de création d’entreprise par une nouvelle catégorie d’entrepreneurs, nommés « néo-entrepreneurs » en empruntant à la langue grecque le préfix « neos » qui signifie en français « nouveau », mais aussi « original ». Issus du salariat, ex-demandeurs d’emploi, non prédestinés à l’entrepreneuriat, en situation de transition, ils créent et pérennisent leur entreprise. C’est-à-dire, ils réussissent à faire des profits pour pouvoir continuer à fonctionner. L’enjeu est à la fois social pour celui qui entreprend une activité, en vue de pouvoir de s’auto-employer et scientifique, pour celui qui vise à repérer comment cet acte contribue à façonner l’identité de l’individu au sein d’un groupe considéré. En réalité, il crée une entreprise et il essaie de maintenir son activité jusqu’à son départ à la retraite.

L’objet de la recherche interroge le vécu d’expérience de création d’entreprises de cette population et vise à comprendre ce qui l’anime ainsi que les raisons pour lesquelles ces sujets ont cherché activement à quitter le salariat pour devenir entrepreneurs. Il s’agit d’une recherche d’intelligibilité sur des pratiques professionnelles dont la particularité concerne, d’une part, la double articulation de recueil et d’analyse des matériaux et d’autre part les outils d’interprétation des données.

D’après les recherches d’antériorité effectuées, c’est un sujet relativement peu exploité du point de vue méthodologique qui associe : un modèle d’analyse des textes littéraires, le schéma actanciel de Greimas (1966), un outil d’interprétation philosophique, le schéma du losange de la problématisation de Fabre (1999, 2017), une application en sciences de gestion spécifique au phénomène entrepreneurial de Schmitt (2009, 2015) et le concept sociologique de la transaction sociale de Jean Remy et al, (2005, 2020) qui représente l'un des éléments constitutifs de la recherche cette recherche. Étant donné que l’étude de l’entrepreneuriat est supposée appartenir aux Sciences Économiques et de Gestion, car créer une entreprise est un acte économique, les travaux de recherche scientifique ont attiré un grand nombre de chercheurs et de scientifiques dans ces domaines ; et ultérieurement dans les domaines de la sociologie et de la psychologie. Cependant, elle n’a pas autant évolué au niveau de la recherche en Sciences de l’Éducation. Pour le chercheur, l’enjeu consiste à reconsidérer le lien entre discours social et action « à but lucratif » pour interpréter la manière dont les sujets interrogés se représentent leur projet et le construisent pour bâtir une place dans le monde des travailleurs indépendants.

Mots-clés :

autonomie et indépendance, construction de soi, enquête, outils de recherche, néo-entrepreneurs, stratégies résolutoires, transactions sociales et identitaires.